À quelques minutes près, il y passait. Le 3 décembre dernier, Michel Flamant, boulanger à Dole, dans le Jura, manque de s’intoxiquer au monoxyde de carbone à cause d’un brûleur défectueux sur son four. Il se rappelle l’incident au micro d’Europe 1 : « Ce jour-là, je crois que le bon Dieu était un peu avec moi. »
L’origine de ce sentiment ? Ce jeudi matin, vers 7 heures, Jérôme, un sans-abri de 37 ans, est venu se réchauffer près du fournil. Lorsqu’il pénètre dans la boutique, il tombe nez à nez avec un commerçant pâle, et clignant de l’œil. À peine a-t-il le temps d’extraire Michel Flamand de son magasin que l’artisan perd connaissance. Jérôme prévient alors les secours, qui décident, dès leur arrivée, d’hospitaliser le boulanger en urgence.
« Les pompiers m’ont dit [qu’] à dix minutes près, [j’étais] boulevard des allongés », se souvient Michel Flamant. Monique, son épouse, a témoigné sa gratitude au sauveur de son mari dans Le Parisien-Aujourd’hui en France : « Sans l’intervention de Jérôme, je ne me serais peut-être jamais aperçue de rien, au-dessus, dans la boutique. C’est possible que Jérôme lui ait sauvé la vie… » Modeste, Jérôme estime avoir été « au bon endroit, au bon moment ».
Après une douzaine de jours d’hospitalisation, Michel Flamand a proposé à Jérôme de mettre littéralement la main à la pâte, lui offrant un emploi par la même occasion. « En remerciement, je l’ai fait travailler un petit peu avec moi et j’ai compris qu’il voulait se sortir de la misère », a expliqué le miraculé. Une fois son nouvel apprenti formé, l’artisan, qui devrait prendre sa retraite l’année prochaine, a décidé de céder son commerce à Jérôme pour une bouchée de pain : un euro symbolique.